Qu’est-ce qu’un négatif digital (aussi appelé contretype) ?
- studiophaino
- 12 sept.
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Dernière mise à jour : 13 sept.

Quand on pense à la photographie argentique, on a souvent en tête une pellicule, un négatif que l'on place dans un agrandisseur pour le projeter sur du papier photosensible, papier que l'on vient ensuite développé et fixé pour obtenir un tirage. Mais dans les procédés photographiques du XIXᵉ siècle — cyanotype, Van Dyke, papier salé, kallitype, platine-palladium etc — le principe diffère : on a besoin d’un négatif, mais pas pour l’agrandir. On l’utilise en tirage par contact, directement pressé contre un papier (ou un autre support) préalablement sensibilisé à la lumière à l'aide de différentes chimies.
Au XIXeme et au XXème, ces négatifs étaient réalisés sur plaques de verre ou sur film argentique grand format. Aujourd’hui, ce type de matériel n’est plus à la portée de tous. C’est là qu’intervient le négatif digital, aussi appelé contretype.
Dans le vocabulaire photographique traditionnel, un contretype désigne un négatif réalisé à partir d’une image déjà existante. C’est à dire un négatif produit à partir d’un positif ou d’un autre négatif.
Aujourd’hui, avec l’informatique et l’impression jet d’encre, le terme a été repris pour désigner ce qu’on appelle aussi un négatif digital : une image imprimée sur un film transparent à partir d’un fichier numérique. Contrairement aux négatifs argentiques issus de la prise de vue classique ou créé par agrandissement sur internégatif, le contretype numérique peut être fabriqué à partir de n’importe quelle image numérique (photo, scan, dessin, collage), par impression.
C'est le point de départ indispensable de la plupart des procédés photographiques alternatifs tels qu'ils sont pratiqués aujourd'hui : cyanotype, Van Dyke, papier salé, kallitype, platine-palladium… Tous nécessitent un contretype adapté pour réaliser un tirage par contact.
Comment préparer un négatif digital ?
Un négatif digital n’est pas qu’une simple impression d'une image dont les tons auraient été inversés. Il demande un vrai travail de préparation et de calibrage.
L’image doit être notamment retravaillée pour correspondre au procédé choisi. Chaque procédé possède sa propre lattitude et ses limites en terme de contraste et de densité, et réagit différemment selon un grand nombre de paramètres (le négatif utilisé, le papier utilisé, les chimies, la longueur d’onde utilisée pour l’insolation etc...)
C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’appliquer une courbe de correction au fichier que l'on souhaite tirer. Cette courbe permet d’adapter la gamme tonale de l’image à la réponse spécifique du procédé. Il est possible d’utiliser des courbes génériques disponibles en ligne, mais l’idéal reste de créer les siennes, afin qu’elles correspondent précisément à ses chimies, à son système d’insolation et surtout au papier choisi. Des outils comme ChartThrob ou QuadToneRIP permettent de générer automatiquement ces courbes à partir d’une charte de gris test, garantissant une meilleure justesse. J’y reviendrai plus en détail dans un prochain article.
L’impression du contretype
Une fois le fichier numérique préparé, il faut l’imprimer sur un support transparent, et encore uene fois, la qualité du matériel utilisé influencera la qualtié du résultat final.
Les films destinés aux projecteurs OHP, à la sérigraphie ou à l’offset fonctionnent bien. On trouve notamment les films Pictorico, Fixxons, Novalith, très utilisés en photographie alternative pour leur capacité à retenir l’encre et produire des noirs denses. Ces films possèdent un côté couché microporeux qui absorbe l’encre et évite qu’elle ne perle.
Les encres pigmentaires sont plus stables et offrent une densité optique plus élevée que les encres à colorants. Un noir riche est essentiel pour obtenir une Dmax suffisante.
Les imprimantes Epson, en particulier celles équipées des encres "Piezo" au charbon sont privilégiées pour leur précision et leur compatibilité avec des systèmes tiers comme QuadToneRIP.
Le contretype numérique ne se résume donc pas à l’export d’un fichier et à une simple impression. Il engage une chaîne complète de décisions techniques, courbe de correction, calibrage, choix du film, des encres, de l’imprimante etc, qui auront une incidence directe sur le rendu final. Cette étape intermédiaire conditionne la réussite du tirage.


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